Voici notre calendrier pour les semaines à venir

Malgré l’élaboration, à la fin des années 1940, d’un projet d’une Communauté Européenne de la Défense avec le Traité de Dunkerque de 1947 puis le Traité de Bruxelles de 1948, il faudra attendre la mise en œuvre, par le biais du Traité de Maastricht de 1992, de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) pour voir naître une réelle politique de sécurité propre à l’Union Européenne.

En effet, les pays membres de l’Union Européenne prenaient conscience, par le déclenchement de conflits dans les Balkans, de la nécessité d’une coopération au sein de l’Union Européenne au côté de l’OTAN et l’Union de l’Europe Occidentale (UEO). Cette nouvelle politique deviendra par la suite, lors du Traité de Lisbonne de 2009, la Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC).

L’article 43 paragraphe 1 du Traité sur l’Union Européenne dispose d’ailleurs que ses missions incluent « les actions conjointes en matière de désarmement, les missions humanitaires et d’évacuation, les missions de conseil et d’assistance en matière militaire, les missions de prévention des conflits et de maintien de la paix, les missions de force de combat pour la gestion des crises, y compris les missions de rétablissement de la paix et les opérations de stabilisation à la fin des conflits. ».

Par ailleurs, « toutes ces missions peuvent contribuer à la lutte contre le terrorisme, y compris par le soutien apporté à des pays tiers pour combattre le terrorisme sur leur territoire ».

Néanmoins, pour s’assurer du respect de la souveraineté des Etats membres et pour lutter contre tout usage déraisonnable de la contrainte, les actions sont subordonnées au vote à l’unanimité des Etats membres conformément à l’article 42 du TUE.

Néanmoins, comme le soulignait Emmanuel Macron lors de son discours du 26 septembre 2017 à la Sorbonne, « ce qui manque le plus à l’Europe aujourd’hui, cette Europe de la Défense, c’est une culture stratégique commune.

Notre incapacité à agir ensemble de façon convaincante met en cause notre crédibilité en tant qu’Européens.
Nous n’avons pas les mêmes cultures, parlementaires, historiques, politiques ni les mêmes sensibilités.
Et nous ne changerons pas cela en un jour. Mais je propose dès à présent d’essayer de construire cette culture en commun, en proposant une initiative européenne d’intervention visant à développer cette culture stratégique partagée. »

Néanmoins, au sein de l’Union européenne se trouvent également certaines institutions qui garantissent la coopération entre les Etats membres dans la lutte contre le crime international et le terrorisme comme l’Europol.

L’absence d’une culture proprement européenne qui guiderait naturellement les Etats-membres vers une politique de défense commune et unanime, le déclin en la croyance de la société civile, des experts et des fonctionnaires dans les institutions européennes et leur efficacité posent nécessairement la question de la construction et de l’intégration européenne.

Les intervenants de notre conférence de ce mardi 30 janvier se proposent de soulever ces questions et d’y apporter des avis et expertises nuancés.

Nous tenterons de construire un débat autour de l’idéal de l’Europe de la Défense en contre-balançant les pour et les contre tout en y mêlant l’empirique et le théorique.