Trygve Halvdan Lie, d’origine norvégienne, a été le premier Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Il a occupé ces fonctions du 1er février 1946 au 10 novembre 1952.
Fils de charpentier, M. Trygve Lie est né à Oslo, le 16 juillet 1896. Il adhère au Parti Socialiste norvégien très jeune, puis, diplômé de la Faculté de Droit d’Oslo, il y occupe divers postes importants.
Membre de Parlement norvégien dès 1935, il fut successivement Ministre de la Justice en 1936, du Commerce, en 1939, puis des Transports maritimes et de l’approvisionnement, à la déclaration de guerre lors de l’an 1939.
Après l’invasion allemande de la Norvège, il accompagne son gouvernement à Londres et en 1941 devient ministre des Affaires étrangères du gouvernement norvégien en exil. À ce titre, il a dirigé la délégation norvégienne à la Conférence des Nations Unies à San Francisco (avril-juin 1945), où la Charte des Nations Unies a été signée. Il préside le comité chargé de rédiger le chapitre de la lettre traitant du Conseil de sécurité.
Après la libération de son pays, il est réélu ministre des Affaires étrangères en octobre 1945. À ce titre, il dirige la délégation norvégienne à la première session de l’Assemblée générale des Nations Unies à Londres en 1946.
Le 1er février 1946, il est élu premier Secrétaire général des Nations Unies pour une période de cinq ans. Le 1er novembre 1950, l’Assemblée générale a décidé de prolonger de trois ans le mandat de M. Trygve Lie. Le 10 novembre 1952, il démissionne de son poste de secrétaire général. Le 10 avril 1953, M. Dag Hammarskjöld (Suède) prend ses fonctions.
Trygve Lie retourne dans son pays natal et devient ministre de l’Industrie (1963) et du Commerce (1964-65).
Il s’éteint à l’âge de 72 ans, le 30 décembre 1968.
Le second secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, est un danois.
Il naît le 29 Juillet 1905 dans une famille qui sert depuis le XVII ème siècle la monarchie danoise. Son père, prof de droit international et diplomate, est plusieurs fois nommé ministre. Dag Hammarskjöld, après son diplôme en droit et économie politiques à l’université d’Uppsala, décide de rédiger une thèse sur les cycles économiques à l’université de Stockholm. Il exerce également à cette période les fonctions de secrétaire du comité gouvernemental chargé du chômage (1930-1934). Après avoir été nommé ministre des affaires étrangères en 1949, il est nommé ministre sans portefeuille et devient vice-président de la délégation suédoise auprès de l’Organisation des Nations unies en 1959, et en devient son président un an plus tard. II est élu à ce poste suite à la démission de M. Trygve Lie, et sera réélu à l’unanimité en 1957.
Dès le début de son mandat, Hammarskjöld cherche à renforcer la capacité d’action du Secrétariat ainsi que l’indépendance et la neutralité de ses membres. Il recrute massivement des collaborateurs, créant une véritable fonction publique internationale onusienne. Travailleur infatigable, pétri de l’idéal du service public international, il tente d’incarner dans les temps particulièrement difficiles de la guerre froide et des bouleversements géopolitiques liés à la décolonisation (perte par l’Occident de sa majorité automatique à l’Assemblée Générale), les valeurs de la Charte des Nations unies.
Connu pour son refus de choisir entre le camp occidental et le camp soviétique et son engagement en faveur des nations nouvellement décolonisées, notamment celles du Bloc afro-asiatique et contre l’Apartheid, il lui fut vivement critiqué de la part des Grandes puissances, notamment lors de la crise congolaise. Il est selon John Fitzgerald Kennedy le « plus grand Homme d’État du xxe siècle» notamment pour avoir affirmé de façon très nette l’autonomie et l’indépendance de l’Organisation vis-à-vis des États les plus puissants.
Il meurt à l’âge de 56 ans dans un crash d’avion le 18 Septembre 1961 en Rhodésie du Nord, actuelle Zambie, dans l’exercice de ses fonctions. Il est nommé prix Nobel de la paix à titre posthume l’année de sa mort.